Samedi 8 août 2015
Au plus bas de cet étiage, un des plus sévères depuis 1949, alors qu'il pleut enfin, Manu et Grand Fred s'embarquent presque en urgence avec deux buts : dégager le chenal des "écueils en rivière" entre Embraud et le pont du Veurdre et peut-être découvrir quelques traces de l'ancienne batellerie.
Très vite, il est nécessaire de se mettre à l'eau pour scier les pointes acérées d'arbres séculaires. L'idée que nous avions du talweg se dessine maintenant concrètement. Voir le fond d'une rivière, c'est presque voir quelque chose d'interdit !
A mi-chemin, en rive nivernaise, première découverte. L'équipage aperçoit une lignée de pieux empierrés sur trois faces. Il ne s'agit pas d'un ancien ponton, mais d'une protection de la levée de Chambon, "hausserée" monumentale qui s'étend entre Livry et Mars-sur-Allier.
A quelques encablures amont est aperçu un ouvrage qui s'offre très rarement à la lumière et qu'en ces conditions extrèmes. Ce sont les restes d'un pont antique. Il est probale qu'il est fait partie du tracé de l'ancienne route de Bourges à Autun. Cet ancestral franchissement de la rivière Allier débute en rive bourbonnaise par un gué, puis prend appui sur la grande île du Veurdre avant de passer les eaux du bras principal et toucher la Bourgogne. Nous ne savons presque rien de cet ouvrage, mais il est certain qu'il est un des tous premiers ponts de cette rivière.
Sur la photo, l'alignement des pieux est bien visible et il paraît peu probable que deux attelages aient pu s'y croiser.
Aujourd'hui, même si la plupart du temps ce qu'il reste de l'ouvrage est invisible, il n'en demeure qu'à son aplomb, le passage de nos plus grands bateaux est toujours empreint de quelques inquiétudes... Ces pieux (des arbres entiers à l'origine) peut-être vieux de mille ans, restent profondément enfoncés dans le lit ressemblant en tout aspect au bois silicifié !
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