Nous souhaitons la mauvaise année à personne, c’est dit !
Le thermomètre affiche ce matin presque 13°. La rivière est marchande, prête à convoyer son monde. Elle devrait monter encore, puisque la Loire toute proche est en alerte.
Après les rangements et vaisselles propres aux lendemains de fêtes, nous nous décidâmes à entrer en bateau pour le Bec de Bieudre,
puis de là, gagner l’ancienne gare naturelle à bateaux au pied de la colline de Château. Un escalier de marine et son anneau y sont encore visibles, ainsi qu’une cale de mise à l’eau en pierres appareillées.
Cette petite « remonte » motorisée (ce n’est pas coutume) nous conduit jusqu’au moulin Neuf et le souvenir d’un naufrage en ce lieu y est évoqué... Après un demi-tour à la perche, voilà maintenant notre nacelle qui file dans le sens des flots, pour rentrer à nouveau sur l’Allier et tenter un tour complet de la grande île du Veurdre.
Le bras emprunté, aujourd’hui rarement inondé, s’est grandement végétalisé, nous négocions quelques obstacles des plus variés jusqu’à la tête d’île à l’aval du pont du Veurdre. Nous y retrouvons la « mer » : l’Allier large est puissante qui mousse des poussières avalées depuis de plus hautes terres. Nous passons le pont côté "Ville".
La toue est accrochée à la petite île qui fait face au château de la Baume et à l’ancien embarcadère des célèbres inexplosibles. Un paquet de Caporal sec est sorti du coffre. Après une roulée goûtée au beau milieu de la grand'route qui court, nous relevons l'ancre et franchissons l’arche centrale à la bourde.
La nuit sera là bientôt, le bateau fend les eaux cap sur la rue de la Chaîne, négocie le dernier pertuis, et retrouve le reste de la flotte des Chavans en rive bourbonnaise. C'est donc par cette "petite patrouille" fluviale, à quelques encablures d'Embraud, entre Château et Le Veurdre, que nous sommes entrés dans la nouvelle année.
Les semaines qui viennent devraient voir un projet de campement d’hiver, le plus discret et respectueux qui puisse être, sur une île entre Le Veurdre et Villeneuve, pour nous aguerrir encore et surtout évoquer autour d'un beau feu nos prochains voyages bateliers,
l’histoire dans la tête, notre amitié sur la rivière.
manu