Les angines et grippes déciment une partie de l'équipage des Chavans. Afin de profiter de belles eaux "marchandes", un binôme de base composé de Gilles et Manu lève l'ancre en tout début d'après-midi pour une reconnaissance amont d'une dizaine de kilomètres.
Soleil généreux / vent de nord-ouest modéré (non contraire) / + 0,18 m à l'échelle du pont du Veurdre.
A l'aplomb de Chambon, les pieux du pont antique sont totalement immergés, plus loin, notre choix se porte sur l'arche du Veurdre.
Fin du S de la Tour Barrieu
La progression contre la rivière ne pose aucun problème jusqu'à l'amont de la Tour Barrieu. Un jars ou "cul de grève" surprend et stoppe notre grand bateau. La surface des eaux traduit très souvent ces pièges mais ce soir un vent soutenu fait frissonner toute la rivière et empêche les contrastes habituels. Cette erreur nous fait déplorer une aspiration inopinée de sable dans la pompe de refroidissement de notre moteur, s'en suit un signal sonore qui nous ordonne d'arrêter au plus vite - l'ancre est jetée - il faut se mettre en mécanique ! Alors nous rêvons de la grande voile de notre futreau Hors du Temps... Une bonne demie-heure, de la constance et un peu de chance voient repartir le Lion d'Or, toujours plus haut.
16 H 30 : Pointe de l'île des Simonins
Un peu après 16 heures, à l'aplomb du village du Bouchet pour la rive "galarne" et du domaine des Simonins pour la rive "mar", nous nous garons en toute pointe de l'île de notre but. Les Simonins, à rappeler feu Louis Moulignat, conducteur d'attelages de boeufs émérite qui a passé sa vie sur ces vertes prairies dont la limite Levant est la rivière.
2 H 30 auront été nécessaires pour atteindre notre île Idéale. La navigation d'hiver doit prendre en compte la nuit subite ! Très vite, c'est l'organisation habituelle pour un sommeil insulaire qui s'annonce bien en dessous de zéro.
Pour une nuit, le Lion à l'attente
Au petit matin, "la rivière sereine lève le rideau du grand théâtre". Très vite la brume laisse place à une journée magnifique et à une lumière laiteuse très caractéristique du val.
Un nouveau jour sur l'Allier
Il ne faudra pas tarder pour revenir en de plus basses terres. La gelée a fait perdre 7 précieux centimètres à la rivière depuis hier soir. Le grand S de la Tour Barrieu est cette fois bien franchi, nous croisons les domaines de L'île, du Rivage, de Cours et du Pavillon et bientôt la petite chute du ruisseau de Beauregard qui vient rejoindre sa grande soeur de rivière. La maison forte du lieu a les volets fermés mais le petit dragon grince toujours en son sommet.
Le Lion à l'approche des terres de la Charnée
Les sables biens connus qui font face au village de Riousse sont gérés et survolés, bientôt le pont du Veurdre se dessine au loin. Dans nos têtes la tablée d'Embraud et les amis du samedi avant midi...
Ci-dessous, le film de cette "remonte" avec des images très hautes (!) inédites à l'initiative de Gilles Aubague. Toute la dynamique de la rivière Allier s'y révèle.