Le jeudi de l'Ascension, habituellement jour de Fête de la Rivière, marque aussi la période d'entretien de nos bateaux. Soleil et vent, sans excès. Nelly, Cécile et Manu se sont donnés rendez-vous ce jour spécial pour un premier soin. Ci-dessus, les ponts du Lion d'Or après application du mélange huile de lin / essence de térébenthine et ci-dessous le bachot Mathilde (28 ans) a été hissé sur la grève.
Les îles d'Embraud balayées d'un vent de galarne (photo nelly perret)
Echelle des crues : - 0,14 m.
Premier dimanche d'après confinement et le retour discret de passionnés solitaires. D'abord, Nelly a repris son poste de vigie sur la confluence Bieudre / Allier, nous secondant aussi, Cécile et moi à la surveillance des bateaux de la Chavannée. Au premier soleil, tel un Hells Angels de la rivière, ce navigant en provenance de Joze (tout de même !) finalisant en fin de journée son avalaison à Apremont. A l'approche, le "routier" fait part de sa connaissance de l'équipage des chavans, de sa lecture du blog et de nos maniements de bâtons lors d'une Fête de la Rivière. Je lui demande s'il partage cette aventure, il me répond en homme libre d'un sourire qui veut dire que c'est le dernier de ses soucis... Au diable les réseaux sociaux !
A la dernière lumière de cette journée, c'est un autre aventurier qui m'attend rue de la Chaîne en l'ami photographe Léonnard Leroux. Il devrait être au Japon, pour cause de covid le voici en reportage sur les rives du détroit Beauregard / Embraud. Confiné deux mois dans un 30 mètres carrés à Saint-Malo, sans possibilité d'approcher la plage qui lui fait face, il emplit maintenant ses poumons du "Bourbonnais fluvial", ivre de vert et de rivière, partageant par les mots dans la carrée du Lion d'Or, les instants riches du jour.
Léonnard Leroux et son fils à bord de la grande toue des chavans
Alors que se dessine l'Après, la rivière Allier nous envoie un beau signal de force de vie par cet afflot printanier. Mâtinée d'un vent de galarne, éclatante de couleurs, elle chante à plein poumon.
Comme de coutume et dès que le tirant d'eau le permet, un retour du train à l'abri des îlots de la rue de la Chaîne est une prudence.
photos cécile paris
Il n'est pas à douter que chacun des membres de l'équipage, aura en son lieu, géré au mieux son aptitude à la patience... Voici ci-dessus transfiguré un équilibre minéral fragile et instable mais dont l'énergie contenue nécessaire à sa droiture est particulièrement pénétrante.