Vendredi 12 et samedi 13 novembre 2021 : une levée d'ancre
Echelle des crues du Veurdre : - 0,07 m.
Un frémissement d'élévation des eaux auquel on croit à peine... Même si nous sommes par obligation, assidus du site internet Vigicrues, au moins pour noter la tendance en Auvergne et aux extrémités sud du Bourbonnais, nous savons que lorsque la rivière frôle le premier barreau de notre véritable échelle (en bois) de la rue de la Chaîne, il devient probable que notre grand bateau à la devise Lion d'Or puisse bientôt lever l'ancre.
Cette grande toue de 13 mètres nécessite bien-sûr des eaux marchandes et portantes de sécurité qui font défaut depuis bien trop longtemps. Après avoir été contraint d'annuler nos voyages publics des samedis matins devant une magnifique rivière navigable, s'en est suivi un long étiage dans lequel notre ancien fleuve semble s'installer nouvellement et durablement ! Mais il demeure des lumières intemporelles et incroyables qui nous relient encore à l'histoire de cette ancienne marine, une fois encore captées par Nelly Perret, vigie du bocage fluvial et de plus en plus "affûtée" aux manoeuvres batelières.
En cette fin de semaine, nous retrouvons notre bateau à l'ancre paisible de la pointe aval de l'île du Veurdre, ne pouvant plus depuis quelques temps rejoindre les rives d'Embraud. Nous croisons Marie-Jo et Philippe en petite randonnée auxquels nous proposons un raccompagnement par voie d'eau jusqu'au pont du Veurdre.
Débute aux yeux de Cécile une remonte lente et concentrée à la recherche d'une route sinueuse, très proche au-dessus des sables. Le pilote en sa place, ne peut rien voir et doit, soit se souvenir du mieux possible des passages empruntés, soit donner sa confiance lorsque c'est une reconnaissance comme en ce jour. Une patiente et nécessaire conscience avant toute entrée d'un public en bateau, car les eaux basses pourraient sembler rassurantes si nous oublions qu'elles n'induisent aucune marge de manoeuvre.
Nos passagers impromptus déposés sous l'arche de "mar", nous tentons l'endremage du pont du Veurdre pour une halte à l'amont et voir la tombée du jour face à l'ancien quai des inexplosibles et au château de la Baume.
La route du retour doit être maintenant en mémoire, trois séries de pilots de ponts antiques sont franchis dans le silence comme toujours.
Le Lion file maintenant à belle allure jusqu'à retrouver en pleine rivière deux autres de nos bateaux à l'attente, vite câblés en train et poursuivre à la dernière lumière vers les rives d'Embraud. Le convoi, après un retournement délicat proue à l'amont, jette l'ancre sous une petite grève vierge de pas pour la nuit.
Reconnaissance du 13 novembre à l'aval d'Embraud sur la toue Pénélope