Nos bateaux en bois traversent les années sans quitter la rivière, été comme hiver. Lorsqu'ils doivent en sortir pour la grève la plus proche, accusant alors leur poids véritable, ils sont extrèmement vulnérables et il ne faut pas perdre de temps. Les conditions météo sont importantes, trop de soleil, les bordés et fonds fendent, trop de pluie, la rivière reprend ses petits... C'est pourquoi nous attendons toujours l'automne apaisant pour ces maintenances annuelles. Malheureusement aujourd'hui, lors de la manoeuvre délicate de retournement, malgré la promptitude de l'équipe, quelques trop longues secondes en attente sur la tranche ont eu raison de la structure. Un sinistre craquement laissant apparaître une fente à la ligne de flottaison oblige la pose d'un grand et large palâtre.
Finalement, avec la détermination de tous, là voilà prête à rejoindre la rivière, néanmoins nous décidons, en économie d'efforts, d'attendre que les eaux marchandes s'annoncent enfin.
Refaite à neuf par David, la grande piautre du futreau "amiral" Hors du Temps. Mon dieu, quelle est grande et lourde ! Et pourtant rien de trop pour compenser et équilibrer les 50 m2 de voile...
Nous remercions aussi Monsieur Pierre Monnier, pour le don du billon de piautre, en provenance des bois de Champroux à Pouzy-Mésangy. Rappelons que le grand mât de Hors du Temps provient de ces mêmes bois et qu'il est pour nous comme une grande antenne qui nous relie à l'histoire de ce fluvial Nord Bourbonnais .
La Pénélope, cette toue de 8 mètres, a rejoint la flotte des Chavans il y a déjà 11 ans. Souvent, elle a été la nacelle des sauvetages, des nettoyages de berges et de grèves, des reconnaissances délicates mais aujourd'hui la Pénélope est à fond, j'entends à fond de rivière ! Depuis quelques temps nous reculions l'échéance de l'extraire du fleuve mais ce sera aujourd'hui. Sans rien lâcher d'un vif écopage, il aura fallu à quatre moins de 10 minutes pour la remettre à flot le temps nécessaire à son rapatriement, mais l'eau entre si vite sous les palâtres qu'il faut vite embarquer, quitter le Bec de Bieudre et rejoindre la petite plage de la rue de la Chaîne.
photos cécile paris et maëva descloux
Remercions ici l'aide providentielle des Sapeurs-Pompiers du Veurdre en manoeuvre, sans qui il nous aurait été impossible de hisser le bateau.