19 février 2014
Les quais du bec de Bieudre
Fin de journée sombre et douce d'un hiver jamais déclaré ou d'un printemps dont il n'est pas l'heure. Même les oiseaux n'y comprennent rien, certains mêmes se risquent aux parades et aux chants. La toue Pénélope est affrétée pour une petite remonte jusqu'aux quais de Château, histoire de voir, de dessus la rivière, le travail accompli de samedi.
A l'amont de ma perspective, l'apparition progressive des moellons blancs lavés de la pluie, dessine les quais et l'on imagine déjà le travail fini qui soulignera un peu plus l'ambiance batelière du site.
Alors que la petite toue remonte le courant entre l'île et la colline de Château, j'invoque en silence Saint-Antoine, car au soir de notre première offensive de dégagement, j'ai perdu le briquet tempête du grand-père !
Les âmes qui constituent l'Equipage des Chavans ont un point commun : le goût de l'objet fort et utile. Celui qui possède patine, allure et histoires. Pour ma part, une journée ne peut commencer sans m'être assuré de la présence de ma lame à l'arrière-droit du ceinturon et de mon briquet en tôle dans la petite poche gauche du gilet de moleskine.
Avec précaution j'aborde cet embarcadère, nouveau et ancien à la fois. La commande de retenue est enroulée sur une branche du grand saule qui semble dire "je suis là pour ça mon gars" !
Me faisant la remarque qu'un chantier de castors s'est établi sur la rive opposée, à mes pieds brille la tôle d'un briquet...... et mon coeur bat plus vite !
Manu
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