Lundi 21 septembre : 2ème étape
2ème journée : Port Conscience (18 Jouet-sur-l'Aubois) - Saint-Thibault (18 Saint-Satur). 40 km
Après une nuit en pointillés (la fraîcheur des bord de Loire au petit matin...), les bateliers chavans découvrent une eau plus basse que la veille.
Il faut dégager les fûtreaux pour reprendre le "riau" (chenal navigable). Il est 8h55. On ne voit rien à 50 mètres : la brume est terrible.
La Gabrielle et le Hors-du-Temps reprennent la Loire direction La Charité.
Entre temps, la brume se lève et le pont de La Charité se profile sous un magnifique soleil. Il est 11h10.
L'arche marinière est depuis toujours un passage difficile : c'est ici que l'on passait l'épreuve pour obtenir la "maîtrise". La manoeuvre sera donc effectuée par Manu, David, Jean-Baptiste et Stéphane. A cet endroit, le courant est rapide, la Loire bouillonnante arrive en oblique sur le pont.
Une fausse manoeuvre et le bateau fait un travers. Avec la vitesse, l'accident peut être fatal à l'embarcation...
L'équipage franchit l'arche fatidique à grande vitesse, les rameurs y mettent toutes leurs forces. Un bateau, deux bateaux : le pont est passé !
On s'installe un peu en aval pour un repas de midi bien gagné. A cet endroit, on ne soupçonne pas qu'il existe un tunnel - à pied sec - reliant la vieille ville aux quais.
Les bateaux reprennent le fleuve, le pont de La Charité s'éloigne peu à peu.
Mais voilà qu'un vent de galarne se lève. Un clapot très fort surprend les hommes aux avirons : on se croirait presque en mer ! A tel point qu'il faut faire une pause à Pouilly : les fûtreaux n'avancent plus, ils restent immobilisés au beau milieu de la Loire... Il est 15h15. Plus on avance et plus le fleuve grossit.
La situation finit par s'améliorer et l'équipage rallie le port de Saint-Thibault, au pied de Sancerre, à 17h15.
Un groupe de canoës posent quelques questions :
" Vous allez à Orléans ? Vous venez d'où ?
- On vient de Château-sur-Allier !
- Mais c'est pas loin d'Embraud !"
Surprise : ils connaissent fort bien notre port d'attache. Mais est-ce si étonnant : on voit passer tant de canoës sur l'Allier.
Parmi les rencontres du moment, quelqu'un évoque l'histoire des mariniers avec une bonne connaissance du sujet. On parle aloses, saumons...
Le campement s'établit devant de belles maisons du temps de la Loire
marchande. Pendant que le soleil de septembre se couche somptueusement derrière la colline sancerroise,les amis berrichons viennent soutenir les Bourbonnais : Philippe Prieur, Dominique Lacroix... Merci pour la visite et le verre de sancerre.
Il faut aller chercher le bois pour préparer le feu. La veille, un grand arbre bourré de noeuds s'était consumé, laissant peu à peu apparaître des trous semblables aux yeux d'un dragon.
Une image étrange dans la nuit ligérienne.
Demain, départ à 8h30 pour une étape de 45 km. Pont de Saint-Thibault, puis Cosne-sur-Loire, passage de la centrale de Belleville et terminus à Briare.
Pour l'heure, il s'agit de passer une bonne nuit pour reprendre des
forces.
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