Mercredi 23 septembre : 4ème étape
4e journée : Briare (45) - Saint-Benoît-sur-Loire (45) . 45 km
L'équipage lève l'ancre à 8h30, après une bonne nuit. La brume matinale finit par laisser passer le soleil qui durera toute la journée. Un temps superbe qui donne des couleurs aux visages des bateliers, mais qui fait boire souvent : ramer en pleine chaleur donne soif.
Les blocs (est-ce du granit ?) émaillent la surface de l'eau ou affleurent à peine. La progression reste lente, il faut parfois zigzaguer pour éviter les écueils et retrouver le riau. Dans un de ces passages, David s'est trouvé soudain projeté par un coup de "patouille" (l'aviron de queue, en langage marinier). Jean-Baptiste a immédiatement repris le poste arrière, le fûtreau se dirigeant droit sur un autre caillou.
A Gien, les Chavans sont accueillis par l'équipe de Jean-Marie, des mariniers du pays.
L'arche du superbe pont est franchie sans problème. Midi n'est pas loin et l'on retrouve Jacky à Saint-Gondon, en amont de la centrale de Dampierre-en-Burly. Les immenses tours fument en permanence (les gars de
Gien les appellent les "cocottes-minute").
La passe à canoës devra suffire à nos bateaux, mais il faut attendre l'arrivée des rouleaux, les nôtres ayant été laissés au Guétin. Ils arrivent enfin d'Orléans : ce sont des piquets de jardinerie ! Il faudra faire avec.
Le Hors-du-Temps passe en premier, suivi par la Gabrielle. Les pieux sont lacérés, mais ils résistent à peu près. On voit les traces de la grue utilisée pour les bateaux précédents.
Le moral est meilleur que la veille au soir, à l'annonce de l'annulation du grutage...
La Loire est à moins 50 cm de son niveau habituel. Le fond manque et on s'engrave parfois. On cherche la langue d'eau : "à mar !", "à galarne !". En fait, depuis Saint-Thibault, les bateliers rencontrent régulièrement des petits rochers. De loin, on dirait des moutons... Des rapides se forment et le bateau se trouve secoué par le clapot. L'homme de "coue" (à l'arrière) doit veiller : levez les rames !
Quelques dizaines de mètres plus loin, c'est l'inverse : peu de courant, il faut ramer plus que jamais.
De temps à autre, un pêcheur conseille :" Passez plutôt là-bas, à gauche des rochers !" Les rares passages à l'ombre, rive gauche, sont appréciés.
On arrive à Sully-sur-Loire à 16h30, mais les tours du château s'aperçoivent un peu avant.
L'équipage, pressé d'arriver à Saint-Benoît, est salué au passage du pont. Les rames chauffent dans les dames de nage !
On pénètre dans une anse gigantesque (il y en aura d'autres demain), encore quelques roches au milieu du lit et l'on atteint le site superbe de Saint-Benoît-sur-Loire. Le campement est établi face à l'abbaye.
Même si la fatigue commence à se faire sentir, les rameurs sont en bonne condition physique et ils tiennent le coup.
Demain, il faudra passer le pont de Jargeau et finir la journée sans doute à Bou.
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