6 et 7 avril 2013 : la remontée des Remontées
L'image du jour : Thomas et ses Remontées toute voile dehors à l'amont d'Embraud. Attention ! gare aux coups de vent et au courant qui poussent sur les embâcles de bois flotté. Ils guettent l'erreur du pilote comme le lynx...
Profitant de ce bon vent soutenu venu de Nevers, le bateau construit en Braud, a enfin vogué à la voile sur l'Allier.
Le but de cette première sortie est de se mettre en confiance, de sentir comment le bateau réagit sous voile et de prendre ses marques. Les pièces d'accastillage permettant de frapper les cordages ne sont pas encore posées, l'écoute est tenue à la main, la drisse est nouée sur une serre de banc. Cette sortie nous permettra de savoir où placer les taquets avec précision. L'équipage se compose aujourd'hui de Trudi et Moi. Nous posons le bateau à l'ancre au milieu de la rivière en aval de l'île pour hisser la voile dans le calme, sans précipitation. Après quelques minutes de réglage de l'amure nous voici partis à l'est de l'île. Au droit du pertuis le vent donne à plein sur l'étendue que forme la rivière en cette saison. Nous remontons avec les Remontées, le désormais bien nommé.
Le bateau est stable, vif à la barre, un "miel Robin" dirait Stéphane. Bien plus que le vent dans le visage ou la vision de la berge qui défile, c'est la musique de l'eau sous notre coque qui nous informe de la vitesse du bateau. Quand le son des clapots se fait entendre et que le bouillon sort par l'arrière de notre cul carré, on sait alors que nous remontons la rivière. Avec le courant qu'il y a, c'est une belle expérience, le vent est aujourd'hui plus fort que les flots. A bord l'émotion est palpable. Plus amont le vent mollit, freiné par les bois alentours et nous n'arriverons pas à atteindre le pont du Veurdre. Une prochaine fois peut-être quand les Remontées n'auront plus de secret pour moi et que le vent voudra bien être encore de la partie. Nous redescendons en quelques minutes porté par le courant puissant, puis seul je repars confiant dans l’espoir de passer le pertuis, goulet où le courant est très fort aujourd'hui et où le passage est étroit.
C'était trop pour cette première journée, le vent tourne à l'est et je ne peux lutter contre la dérive du bateau vers l'ouest où je me trouve pris, posé sur les bois amenés là par la rivière dans cette zone calme au milieu du courant. Heureusement je ne suis pas seul. Bel Orléans armé de Dom, Daniëlle, Trudi et Fred viendra se mettre à l'ancre en mon amont pour que je hisse les remontées hors du courant. Une manoeuvre délicate qui se déroule avec difficultés mais sans dégats mis à part un cordage cassé par la force du courant, rien de tel pour acquérir de l'expérience.
Il y a un peu plus d'un an, les Remontées n'était qu'un arbre tranché et quelques laizes de toiles de coton pliées au fond d'un sac, aujourd'hui c'est un bateau voilé qui remonte la rivière. En plus de l'émotion, la satisfaction est maintenant là...
Thomas
Plus tôt dans la journée, avant de partir pour Limoges où Vent de Galarne joue ce soir, Manu visite la flotte : il tente vainement de remonter la chaîne d'ancre du Tresse-Allier prise dans un rachat. Ce sera pour une autre fois...
Samedi et dimanche sont passés à raviver les bois des quatre bateaux qui doivent partir pour Orléans.
Daniëlle, Fred, Dom, Cécile et Trudi s'activent au pinçeau sur les bordés, courbes et bancs.
Les liserés rouges des gros bords, signe de reconnaissance des bateaux chavans, ne sont pas oubliés.
Les Jackys, marquant leur intérêt à l'entreprise, trouvent aujourd'hui le vent bien froid !
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