Le compte rendu de "Capitaine" Manu
Vingt-huitième jour de septembre, une grande grue sur camion élève dans les airs, l’un après l’autre, nos fûtreaux, La Gabrielle et Hors du Temps, avant de les reposer tranquillement sur l’Allier, sous une arche du pont du Veurdre.
Nous profitons que les poissons sont hors de l’eau pour inspecter leur ventre. La Gabrielle qui a ouvert la voie pendant cette avalaison de 6 jours sur l’Allier et la Loire a un peu souffert, rien d’irrémédiable cependant.
Quelques coups de perche nous transportent au pied d’Embraud et les ancres sont jetées, le dernier soleil de septembre disparaît derrière la douce colline, le voyage est bouclé.
L’équipe est un peu sonnée, moins de fatigue que des images et des odeurs, le soleil et le vent partagés, tout au long de ce grand chemin qui marche, entre Château et Orléans. Jean-Marc, Thomas, Fred, David, Jean-Bapt, Stéphane, Jacky et moi, avons retrouvé la voie ancienne des échanges de notre haute province, nous avons vu chaque confluence de chaque ruisseau, compté les ponts, franchi les barrages, sondé les hauts-fonds sableux, esquivé les moutons de pierre, survolé les bîmes, toisé les turcies, évité les bras de Loire qui coupent court pour fouler les quais du Châtelet la gorge serrée.
Nous gardons en mémoire quelques magnifiques feux aux yeux et langues de dragon sur les grèves de nos nuits de Port Conscience, Saint-Thibault, Briare, Saint-Benoît, la Pointe du Loup, des rives lentement dévoilées par la lumière de l’aube naissante à la recherche de notre route.
Alors la perception de la foule et de son tumulte en ascension, à l’amont de la ville batelière en fête à l’heure de midi, nous est parvenue brutale, donnant une ampleur à la sensation curieuse, lorsque l’on est sur la rivière, d’être à l’envers des choses qui nous entourent.
Il y a eu l’ultime conduite du marinier de Combleux avant l’endremage, à la ronfle, du pont Tina, notre dernier et d’apercevoir les pouces levés des gars du Bec garés à mar, nos pairs reconnaissants de l’aventure, conduits par Bibi, puis d’entendre un bravo les Chavans du géant Jean Marchal de Decize, à galarne, enfin, les devises de nos bateaux dans les haut-parleurs nous certifiaient maintenant que c’était la fin de ce voyage.
Après quelques prompts capelages sur un espar massif de la grande gabarre Pascale-Carole, nous montions un escalier de quai longuement poli par notre ancienne marine.
Avec le soutien formidablement chaleureux de tous les Chavans, nous avons embarqué dans le coeur de nos nefs à remonter le temps, sous la protection de Saint-Nicolas, le vingtième jour de septembre. L’alchimie était grande, la complémentarité exemplaire, la volonté de chacun sans faille, tout était possible.
Le meilleur est à venir, il nous faut préparer nos prochains voyages et nous rêverons de la rivière qui se transforme en mer.
Nous profitons que les poissons sont hors de l’eau pour inspecter leur ventre. La Gabrielle qui a ouvert la voie pendant cette avalaison de 6 jours sur l’Allier et la Loire a un peu souffert, rien d’irrémédiable cependant.
Quelques coups de perche nous transportent au pied d’Embraud et les ancres sont jetées, le dernier soleil de septembre disparaît derrière la douce colline, le voyage est bouclé.
L’équipe est un peu sonnée, moins de fatigue que des images et des odeurs, le soleil et le vent partagés, tout au long de ce grand chemin qui marche, entre Château et Orléans. Jean-Marc, Thomas, Fred, David, Jean-Bapt, Stéphane, Jacky et moi, avons retrouvé la voie ancienne des échanges de notre haute province, nous avons vu chaque confluence de chaque ruisseau, compté les ponts, franchi les barrages, sondé les hauts-fonds sableux, esquivé les moutons de pierre, survolé les bîmes, toisé les turcies, évité les bras de Loire qui coupent court pour fouler les quais du Châtelet la gorge serrée.
Nous gardons en mémoire quelques magnifiques feux aux yeux et langues de dragon sur les grèves de nos nuits de Port Conscience, Saint-Thibault, Briare, Saint-Benoît, la Pointe du Loup, des rives lentement dévoilées par la lumière de l’aube naissante à la recherche de notre route.
Alors la perception de la foule et de son tumulte en ascension, à l’amont de la ville batelière en fête à l’heure de midi, nous est parvenue brutale, donnant une ampleur à la sensation curieuse, lorsque l’on est sur la rivière, d’être à l’envers des choses qui nous entourent.
Il y a eu l’ultime conduite du marinier de Combleux avant l’endremage, à la ronfle, du pont Tina, notre dernier et d’apercevoir les pouces levés des gars du Bec garés à mar, nos pairs reconnaissants de l’aventure, conduits par Bibi, puis d’entendre un bravo les Chavans du géant Jean Marchal de Decize, à galarne, enfin, les devises de nos bateaux dans les haut-parleurs nous certifiaient maintenant que c’était la fin de ce voyage.
Après quelques prompts capelages sur un espar massif de la grande gabarre Pascale-Carole, nous montions un escalier de quai longuement poli par notre ancienne marine.
Avec le soutien formidablement chaleureux de tous les Chavans, nous avons embarqué dans le coeur de nos nefs à remonter le temps, sous la protection de Saint-Nicolas, le vingtième jour de septembre. L’alchimie était grande, la complémentarité exemplaire, la volonté de chacun sans faille, tout était possible.
Le meilleur est à venir, il nous faut préparer nos prochains voyages et nous rêverons de la rivière qui se transforme en mer.
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