Les premières gelées de ce matin contrastent avec la température des eaux et voilà la magie des brumes flottantes sur le val. Tout est alors possible, comme là-bas, de l'autre côté de la rivière, ce train de grands chalands que l'on semble apercevoir remontant à fort de voix et à toutes voiles...
Le Lion d'Or et ses petits ! (photos nelly perret)
Au milieu de la nuit, comme prévu, l'onde passe devant Embraud à une cote de + 1,84 m. En nos terres, c'est presque un "plein bord", la rivière reste en son lit qualifié de mineur.
Sur des eaux puissantes, contre le vent et la pluie, la solitude du futreau Hors du Temps... (photos nelly perret)
La rivière écume et les bateaux chavans font le dos rond... (photo nelly perret)
Cote + 1,65 m.
Ce jour à midi, un embâcle (empilement de grands arbres morts) en voie de flottaison met en danger le train de bateaux. Il faut le déplacer sans attendre car le pic d'afflot est pour cette nuit.
...garés, prêts à passer la nuit... (photos cécile paris)
Les futreaux La Gabrielle, Bel Orléans et Tresse-Allier bien sages à la remorque du Lion
Toute la force de la rivière aujourd'hui à l'allure de fleuve (photo nelly perret)
7 heures : Cote positive de 0,50 m à l'échelle des crues du pont du Veurdre.
Embraud, samedi à 16 heures
Episode cévenol. La rivière franchit actuellement à Saint-Yorre le niveau de la crue de juin 2016. Ce matin : déplacement des ancres.
Embraud 7 heures ce jour (rue de la Chaîne)
Ci-dessous, une vue synthétique doublée d'une projection de la montée des eaux au Veurdre par notre "ingénieur batelier" Grand Fred.
13 heures : + 0,76 m.
Il y a encore de la marge, mais au vu de l'onde actuellement de passage à Châtel-de-Neuvre, la décision est prise d'évacuer les chèvres de l'île à la lumière du jour !
Entre Embraud et le Ponsut (photos gilles aubague)
Echelle des crues du Veurdre : - 0, 32 m.
L'équipage des chavans est connu pour sa maîtrise des gestes anciens, tant filant à la remonte, grand'voile à bloc, "palette de piautre" bien calée à l'épaule que traversant d'un bord à l'autre du fleuve, bâton ferré en rotation de bordé à bordé. Mais ce jour, alors que les eaux sont à nouveau à la baisse, il est l'occasion d'affiner le niveau minimum nécessaire au passage de la grande toue. Celle nous permettant de conduire en rivière un public toujours plus intéressé. Freu, Philippe et Manu s'embarquent sur la toue Pénélope, le bateau polyvalent et motorisé, ne demandant pas moins de polyvalence à cet équipage... En un lieu qui n'est pas des plus chaleureux (souvenir de macabres découvertes) et temps gris ajoutant à l'ambiance, notre vieux moteur semble s'étouffer... pour s'arrêter et ne plus repartir. Un bon coup de bourde nous ramène en rive bourbonnaise. Nous sommes alors moins perdus que sur l'autre rive ! Mais tout de même bien loin d'Embraud alors que nos téléphones marquent midi et que nous nous doutons que d'autres chavans se sont déjà installés à la grande table, aux côtés de l'ancien à la barbe blanche, un verre de l'amitié à la main.
Quelques barbelés, rio et prairies traversés à pied, il faudra revenir pour dépanner. Ce sera avec l'aide de Gilles et Sophie toujours d'attaque à rendre service.
Freu et Manu à la peine !
Dimanche : Embraud, point de ralliement avant la poursuite du voyage...
Ambiance de derniers départs avant l'hiver rue de la Chaîne. Des centaines de grues semblant attendre l'initiative ou l'élection de quelques "pilotes" à la tête des grands V... et voir l'Espagne, peut être même survoler le détroit de Gibraltar pour les plus fortes et tenaces...
Pour cette première navigation publique du Lion d'Or, nous évoquons l'ancienne batellerie sous des couleurs et lumières dont seuls octobre et novembre sont capables.
Manu et Gros Fred (photo nicole rousseau)
Des images fortes resteront en nos esprits comme ces sangliers à la fuite rejoignant la rive bourbonnaise en seul salut et des sons annonçant l'hiver à venir, telles ces vagues de grues cendrées en formation rejoignant le grand sud...
Cette semaine, nous terminons cette publication par de très belles photos de Nelly Perret, amoureuse du Val d'Allier et sûrement de nos bateaux.
Depuis l'afflot de la semaine passée, on devrait dire la vague, la rivière a perdu 85 cm ! Des variations de niveau extrêmes, qui obligent une présence constante au moins quotidienne. Ce matin, il n'est pas question de lever l'ancre du Lion d'Or, mais la reconnaissance des eaux continue. Embarquement dans la bonne humeur direction l'amont du pont du Veurdre, jusqu'à l'île aux Amours. Dans l'après-midi, précédant une pluie torrentielle, un nouveau passage côté "ventres jaunes" (la Nièvre) est repéré à la perche. Une branche massive immergée est balisée, un traître rocher est repéré, à inscrire vivement dans notre mémoire de rivière !
Suite afflot de la fin de semaine, le train chavan est à l'ancre de la rive bourbonnaise
Echelle des crues du Veurdre : enfin positive avec + 0,28 m.
La petite équipe du samedi matin est à pied d'oeuvre pour la visite hebdomadaire de nos nacelles. Pour la première fois depuis mars dernier, la grande toue va lever l'ancre pour une reconnaissance de la rivière à l'amont et l'aval d'Embraud, avec comme motivation la reprise des voyages publics du samedi matin.
Photos sabine mouche
Rivière étincelante rue de la Chaîne invitant à "entrer en bateau"...
Bac vers l'île aux Chèvres
En rivière : à "mar", la pointe de l'île du Veurdre, au loin le pont
Croisement d'une grande aigrette en chasse
En vue des terres du Bouy, le Lion d'Or fait halte aux croisements des départements du Cher, de la Nièvre et de l'Allier
Comme un appel de coutume l'ancre est jetée devant l'île du Ponsut
... et le silence fait rage...
Claire, Gros Fred, Philippe et Gilles apprécient ces eaux redevenues "marchandes"
Ce soir, la rivière frémit... Elle est à la hausse pour la première fois depuis de longs mois. + 64 cm depuis la matinée Batellerie du 13 octobre dernier. Elle n'en demeure pas moins à une cote négative à l'échelle des crues du pont du Veurdre (- 0,30 m). Pour l'instant, on va appeler ça un afflot, car elle ne semble pas continuer de monter à la sortie des gorges de l'Allier. A suivre.
Ce soir, le train de bateaux chavan est donc traversé vers la rive Bourbonnaise, les ancres bien établies, à l'abri des troncs et bois divers flottés, accumulés sur les berges tout au long de cet été de canicule.