Oui, ce 8 septembre est une belle journée, Sophie la batelière, est en phase de maîtrise du bâton ferré sur le futreau Tresse-Allier et un petit Abel (tout frais du jour) pourrait bien dans quelques années manoeuvrer aussi le bâton comme son cousin Jean-Baptiste, son père Thibaut et son grand-père Manu.
à l'ancre d'une jolie grêve, sur le détroit pont du Veurdre / Embraud
Il est probable que nous ayons atteint le niveau le plus bas de la rivière Allier pour l'année 2018, à savoir - 0,91 m à l'échelle des crues du pont du Veurdre. Cote étiage identique au centimètre près à celle du mois d'août 2017.
La rivière va donc remonter ! Pour l'heure, il arrive que nous marchions à côté de nos bateaux et ça peut être déprimant, mais rien de mieux en fait pour mémoriser les passages qui mériteront une attention particulière lors de nos prochains "voyages bateliers" du samedi matin.
En ce jour plus chaud que raisonnable, soit il faut sonner nos grandes musettes au profond des églises romanes, soit il faut partir en rivière.
Voilà la toue Pénélope, de retour comme un phénix, sur les flots paisibles du mois d'août. Mais attention, car voici apparaître les traces des traces, acérées par les ans et les courants chargés de limon et de sable. 360 pilots traversent en ce lieu la rivière Allier et rappellent l'existence d'un grand pont antique permettant le croisement de deux chariots. Un autre pont, plus vieux encore, sommeille sous les eaux 11 mois par an à l'aval du Veurdre cette fois, prouvant la situation de carrefour de voies romaines de la vieille cité.
A la descente, le bateau est conduit au bâton et nombre d'écueils doivent être évités comme suit : la technique de franchissement est ainsi et demeure toujours inquiétante pour le novice. A la vue du ou des obstacles, il convient jusqu'au dernier instant de laisser le bateau prendre le travers, augurant une fin malheureuse, mais l'impulsion finale d'alignement sauve le voyage. L'envie de mettre en ligne trop tôt, favorise à l'excès le travers que l'on ne peut empêcher mais au pire moment. On peut aussi quand on a le temps "baisser sur cul" mais on se sent moins vivant !
Un bateau à fond, c'est comme ça : sous les eaux mais flottant !
Fin du sauvetage de la toue Pénélope. Oui, il fallait du monde pour gagner ces précieux centimètres qui font que la rivière n'entre plus dans le bateau, puis écoper encore, longtemps !!
Merci à cette équipe motivée et qui, nullement, n'a jamais douté de la réussite.
Des bateaux, c'est fait pour flotter, mais ce soir, trois des nôtres sont à fond, ça arrive, faut pas y craindre !
Des pluies intenses, un bordé non jointif, du courant et c'est fait ! C'est l'Allier, qui de nous, ne l'est pas ce jour...
Stéphane et Manu durant presque trois heures vont tout donner pour qu'ils remontent. Avant la nuit deux retrouvent leur intégrité, mais pour la toue Pénélope rien n'y fait.
Sauvetage remis à samedi matin, avec une motivation fraîche et plus de monde...
Stéphane (le Sapeur) au secours de la Gabrielle (Pénélope en arrière-plan)
En cette fin d'après-midi de canicule, je procède à une reconnaissance des "routes" du samedi matin avec la toue Pénélope. Encore 16 précieux centimètres en moins.
Chaque passage est scruté à l'oeil et à la perche mais le verdict est là : fin des voyages de la grande toue jusqu'à de meilleures eaux, car déjà le blond des sables éclaircit les fonds.
18 H 30 : les rives nivernaises flashent au soleil descendant tandis que les rives bourbonnaises foncent sous les chênes de bordure
Retour Embraud à la voile.
La rivière "frise", c'est le signe d'une "remonte" au bon tempo...
Embarquement à bord de la toue Pénélope gréée, ici et maintenant !
Echelle du pont du Veurdre : + 0,06 m. En route vers la canicule...
Depuis notre dernier voyage, la rivière a perdu 80 cm, dont 70 cette semaine ! Mais nous la considérons encore aujourd'hui "marchande" et propre a conduire nos passagers du jour.
Au bec de Bieudre, nous jetons l'ancre sur des flots calmes qui contrastent avec ceux du grand bras qui semblent tout à côté dévaler. Débute en cette situation idéale, l'évocation d'une histoire batelière auvergnate et bourbonnaise.
De tout temps, avec une promesse de jours meilleurs, les hommes ont voulu rejoindre la rive opposée. Encore plus lors de la dernière guerre, car cette rivière matérialisait la ligne virtuelle séparant la zone occupée de la zone libre. A l'aide du bâton ferré, les passeurs à la nuit tombée, franchissaient au silence de la pointe de fer s'enfonçant dans les sables, cette démarcation...
par la fenêtre de la cabane...
images aurélie richard
11 H 45 : retour du Lion (photos frédéric paris)
Juste avant midi, alors qu'un vent de nord-nord-est s'établit de léger à modéré, la voile de la toue Pénélope est levée pour une douce remontée devant Embraud.
La toue Pénélope rejoint le lit du vent...
Des nouvelles du Fût-d'trop, actuellement en réparation à Verdigny, chez Philippe Prieur :
Pour ceux qui ne le savent pas, ce bateau a été construit par Serge Durin à Moulins, il y a pas mal d'années. Il a rejoint la flotte des Chavans et a participé à la (périlleuse) descente d'Allier depuis Brassac.
Freu
Une belle équipe pour un nouveau sauvetage !
Au loin la colline de Sancerre s'endort doucement au-dessus la Loire... (photo jean-marc duroure)
Cet après-midi, rendez-vous avec la LPO Auvergne (Ligue de Protection des Oiseaux) qui sollicite une traversée de rivière pour la pose de panneaux à l'amont de zones de nidification. Sylvie Lovaty, observatrice locale, fait part de la présence sur les îles qui font face à Embraud, de la très rare sterne naine.
La toue Pénélope approche au plus près les lieux choisis