Samedi 20 octobre 2012 : reprise des apprentissages
Embraud, notre beau domaine, demande une attention régulière. La matinée commence par la réparation du barriau (tombé cette semaine), qui donne accès à nos bateaux, tandis que Grand Dom travaille de son côté au retour de la lumière dans la cave de la maison. Nous pouvons maintenant ouvrir notre récit hebdomadaire.
Le Fût-d'Trop est retourné, Freu veut faire la peau aux fuites pernicieuses qui persistent sous les palâtres.
Tandis qu'il nettoie le fond et débute cette nouvelle réparation, Gabrielle et Trudi s'exercent à la navigation à la bourde.
L'entretien et la maintenance de notre flotte, la construction des Remontées, la restauration du Bel Orléans et de Louise nous ont éloigné ces mois passés de la pratique indispensable. Aujourd'hui chacun a droit à son cours de bourde, l'occasion aussi de réapprendre à faire les noeuds bateliers de base.
Nous terminons ces petites nouvelles par la découverte sous les eaux limpides d'octobre, d'une nouvelle varangue, entre Villeneuve-sur-Allier et le Veurdre, par notre ami et photographe Christian Oberto.
Dimanche 14 octobre : matinée batellerie pour les stagiaires
15 stagiaires, conduits par Gros Fred et Freu, viennent visiter le chantier à bateaux sous une pluie battante.
Manu leur fait le récit de l'ancienne batellerie.
Malgré le désespoir du ciel, tout le monde est partant pour une démonstration de bac à la bourde.
Quelques minutes plus tard, afin de découvrir la rivière et ses réalités de navigation, le groupe motivé entre en bateau à bord de la toue Pénélope et des futreaux Tresse-Allier et Fût d'Trop.
Le soir nous sortons de l'eau (avec peine !) le bateau de Freu, en prévision de son entretien.
Samedi 13 octobre : stage des chavans
Premier jour du stage annuel des chavans qui affiche comme d'hab "complet". La matinée batellerie, c'est pour demain matin dimanche. Aujourd'hui, nous remplaçons la grande piautre du Hors du Temps, confectionnée par David, à partir d'un billon de pin de la forêt de Champroux.
Le domaine accueille donc pour deux jours 60 stagiaires. Danse, chant, vielle, cornemuse, accordéon, conte, Embraud s'anime d'autant d'ateliers. Le four à pain est allumé pour la cuisine et nous apprêtons nos bateaux pour l'occasion.
Jean-Baptiste pose les cornières sur les enchèmes toutes neuves du grand batelet qui porte désormais un nom : Louise.
Bel Orléans reçoit ses plaques devise.
Dans l'après-midi, les "gars de rivière" reconnaissent une dernière fois la section fluviale qui sera empruntée. Le niveau est, comme l'année passée à même époque, extrêmement bas.
Visages en rivière...
Dans la rubrique Albums, à voir "Visages en rivière" : des âmes et des physiques qui font que le Val d'Allier est bien plus qu'une réserve naturelle !
Samedi 06 octobre 2012
Couleurs octobre...
Bel Orléans sur son plus beau profil. Du Bec à Embraud, que de coups de marteau et de pinçeau donnés... Guy Brémard devrait être bien fier de nous.
Après un petit concert de Galarne à l'Hôtel de Paris à Moulins, nous prenons possession d'un autre vieux futreau. Sa devise : Marinallier. Un don de l'association du quartier des Mariniers.
Il est bien dommage que la ville de Moulins, au passé batelier si riche, n'ait eu le souhait de l'évoquer par un bateau à l'amont ou l'aval de Règemortes. Sur nos épaules, repose plus sûrement que jamais, toute l'histoire bourbonnaise de cette marine d'Allier.
Gros Fred et Jacky, restés sur le domaine ce jour, vendangent la vigne d'Embraud et le chantier à bateau tout proche envoie les sons de la restauration du bachot de Saint-Germain-sur-Vienne.
Notre charpentier, Va d’Bon-Coeur la Charpente remplace les plats-bords de haut de bordés.
Retourné avec l'aide du Grand Dom, le fond, avant son goudronnage est brossé.
Sous le fronton du chantier, Thomas termine le mât et la vergue des Remontées.
Samedi 29 septembre 2012
Notre réserve de pin sylvestre, en provenance de la forêt de Champroux (un mécénat de Monsieur Pierre Monnier, fidèle à nos initiatives sur la rivière) nous offre un mât pour Les Remontées.
Écorcé puis raboté, le mât est taillé.
La chèvre que nous avions réparée l'hiver dernier sert à façonner la vergue. Pour faciliter le travail du rabot, les départs de branches sont passés à la plane.
Thomas travaille ensuite le pied de mât qui sera fixé sur deux des membrures.
La base est taillée au carré afin d'éviter tout pivotement de la mâture, elle-même bridée par le banc de mât.
Pendant ce temps, Grand Dom soude le futur guirouet du Bel Orléans pour lequel, désormais, il doit s'exercer à la conduite du bâton ferré.
Manuscrit, Cécile et Freu, quant à eux, avaient débuté l'après-midi par quelques repérages et sondages précis de la rivière en prévision du prochain stage batelier. Il a pu être observé que les plages et gravières à l'aval et à l'amont d'Embraud ont gagné beaucoup de surface, changeant ainsi les profondeurs et orientations connues du talweg. Pour préserver nos bateaux de toute surprise et comme on le fait avec une rivière vivante, une nouvelle mémoire des eaux de proches encablures est à intégrer.
Les futreaux Brémard La Gabrielle (7 mètres) et Bel Orléans (8 mètres) côte à côte.
Ci-dessous, une revue animée de notre marine en cette fin magnifique de septembre. A l'ancre, les gabarots L'Hirondelle, Makarel, les futreaux La Gabrielle, Hors du Temps, Tresse-Allier, Bel Orléans, Le Fût-d'Trop, les bachots Mathilde, Les Remontées et la toue Pénélope qui nous transporte aujourd'hui.
Samedi 22 septembre 2012 : mise à l'eau du Bel Orléans
Le futreau est prêt, Grand Dom effectue ce matin les toutes dernières finitions avec l'aménagement d'un petit coffre sous la levée avant. Le bateau est beau, fin, aux lignes pures, comme Guy Brémard, le maître-charpentier, les maîtrisait.
Il ne lui manque plus qu'à rejoindre son élément, nous craignons que l’été passé sur le chantier n'ait diminué les bois.
Vincent le charge sur la remorque et manoeuvre sur le chemin de la cale de mise à l'eau.
Le futreau rejoint la rivière d'où nous l'avions sorti en juillet dernier : pas une voie d'eau, pas une goutte ne s'immisce, c'est de la belle ouvrage !
Nous effectuons ensuite les travaux ordinaires de maintien de la flotte, réglage des longueurs de chaîne, déplacement des ancres et des bateaux et puis avec l'hiver, revient la corvée d'écope. Le silence des mots s'installe, place au tempo des eaux jetées...
Notre flotte compte désormais 11 bateaux à quai. Le second Brémard patiente sous le hangar, il sera soigné comme son grand frère dès la semaine prochaine.
Samedi 15 septembre 2012 : Marche aux Musettes et baptême du premier bachot construit à Embraud
A l'occasion des Journées du Patrimoine, nous voici de nouveau réunis pour la dizième édition de la Marche aux Musettes.
Nous rendons visite aux rues creuses du bocage au son des cornemuses et des tambours, nous empruntons les anciennes routes à la découverte d'un patrimoine rural souvent discret, caché, voire ignoré.
Toute l'assemblée fait halte près des anciens quais du village, devant une grande demeure que l'on nomme, de tradition orale, l'Hôtel des Mariniers. L'occasion d'évoquer le double-meurtre au sabre du Sieur Parent, marchand de bois sur le port de Château, et de sa compagne Jeanne Gayet, propriétaires des lieux en 1807.
Le long cortège entre en rue Saint-Genest, puis se dirige vers celle de la Chaîne, sur l'herbe des talus au bas d'Embraud.
C'est aujourd'hui le
baptême officiel du bachot construit cette année dans les ateliers d'Embraud.
Sa devise est enfin dévoilée : Les Remontées.
Ce sont celles que fait Jacques Paris, dans le temps, dans son livre éponyme publié en 1999. Deux mille ans d'histoire qui coulent avec la rivière au bas d'Embraud, des loges gauloises aux fêtes de la Chavannée, nous sommes nombreux à être passés là. La rivière coulera, avec ou sans nous. Les remontées ce sont aussi celles que nous ferons à la voile vers Moulins... Le bachot sera équipé, dans le courant de l'année, d'une voile au tiers, le chantier continue... Ci-contre, dans la rubrique Albums, les photos de ce beau jour.

Samedi 8 septembre 2012 : fin d'une construction
