Un samedi ordinaire et pas d'image pour une fois. Nous avons travaillé à la mise en valeur de nos perspectives batelières, celles qui depuis l'esplanade d'Embraud dégagent vers la rivière et nos bateaux. Grand Fred, plus motivé, à même continué seul son ouvrage une bonne partie de l'après-midi.
Magnifiques images de notre rivière, Arnaud Mansir et Clémentine Arnaud (Agence CAPA) ont montré là tout leur talent. Concernant les scènes de batellerie, rappelons une fois encore qu'il n'y aurait pas eu d'images "embarquées" sans notre pilote Stéphane Menconi, évidemment hors champ ! On remercie également Frédéric Paris pour ses recherches iconographiques et historiques, sollicitées pour le montage du sujet.
Stéphane, à la droite de Manu (photo Estelle Cournez)
Afflot du 15 février 2016 (environ 450 m3 / seconde)
Samedi dernier, devant la montée en puissance du courant, nous avons sagement déplacé presque toutes nos nacelles vers l'anse de la rue de la Chaîne. Reste en pointe d'île, le Lion d'Or et ses deux futreaux pilotes.
Dans la nuit, le vent à tourné de soularne à bise, se renforçant de modéré à fort à la mi-journée. Maintenant la rivière écume comme un cheval au travail, indiquant qu'elle "roule" encore.
La mauvaise surprise de ce soir, c'est que la grande toue, sous l'effet du vent, s'est posée sur l'île qui l'a protège, les deux futreaux empilés en poupe. Ce n'est pas très beau et surtout les bateaux ne suivront pas seuls la descente du niveau. Il faut retrouver la rivière au plus vite, peut-être sera-t-il nécessaire de poser une ancre arrière pour compenser la force du vent.
Aujourd'hui, jour de Brandons à Embraud, c'est un déluge d'eau et de vent qui s'abat sur le Bourbonnais nord. Chacun de nous pense à ce grand tas d'épines, de ronces et de rames de chêne, rincé jusqu'au plus profond, qui doit s'embraser ce soir et emporter dans les limbes Carmentraud. C'est pas gagné !
Pour l'ambiance du jour, voici quelques images animées dont les premières évoquent sans doute l'origine de nos vieux chemins. Vous êtes presque dans le ventre de la terre, à l'abri du vent et de la pluie, dans l'ancien chemin dit de Jeanne d'Arc. Une "rue creuse" comme on les appelle ici, créée par les eaux de ruissellement des siècles passés. Encore quelques centaines de mètres et elles rejoindront la rivière Allier.
Dans l'après-midi est prise la décision d'embarquer les animaux qui vivent sur l'île d'Embraud, car la rivière, à "plein chantier", a fait un sursaut à Châtel (notre point de référence amont) et les terres ne peuvent plus rien absorber. Tous les paramètres d'une sortie de lit sont réunis. A suivre.
Les Brandons approchent, samedi prochain, nous fêterons avec vous la fin d'un hiver que nous attendons encore.
Ce matin, Embraud s'anime de plusieurs chantiers, les trous du chemin sont bouchés, les bouchures sont taillées et la feurtasse déposée vient grossir le bûcher.
Fublène répète pour le bal, la halle est débarassée pour les danseurs, les bateaux sont écopés et, sous le hangar, Grand Dom entretient le Bel Orléans.
Les rivières Alagnon, les deux Couze (Pavin et Chambon), la Sioule, tous affluents amonts de l'Ouest "tressaillent" depuis samedi. Effet : une Allier à la hausse dans les heures à venir. Ajoutons un frémissement de notre Bieudre qui "roule" l'ocre depuis dimanche, il n'en faut pas plus pour s'assurer que les bateaux chavans sont bien vides d'eau et parés à cet afflot.
Ci-dessous, quelques lentes images de cette atmosphère qui précède l'arrivée de l'onde du midi.
C'est par ce ciel magnifiquement tourmenté, saisi par Frédéric Mourier, que cette journée s'est achevée.
Elle a débuté avec le 3ème "voyage intérieur" et public de notre grand Lion d'Or. 8 personnes embarquées de diverses communes plus ou moins alentours : Nevers, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bourbon-l'Archambault, Neure, Lurcy-Lévis et Château-sur-Allier. Il ne faisait pas chaud, c'est vrai, mais ce fut l'occasion lors d'un arrêt en rivière, de tous se serrer autour de la table de la cabane, bien au chaud. Moment fort et chaleureux, autour d'une bonne pompe-aux-grattons.
Evoquant l'ancienne conscription de nos bateliers dans la marine royale, Freu, Gros Fred et Manu ont fait sonner un viril "dix-huit d'octobre". Une chanson qui rappelle tous ces départs du pays haut vers la grande mer et ses arsenaux.
Après le retour de cette "compagnie" au pied des talus d'Embraud, le Lion d'Or a continué sa route en direction du Veurdre, à des fins de reconnaissance pour de futurs voyages. Malheureusement, rendu en ce lieu, aucun mouillage sûr ne permettait de laisser notre nef plus d'une nuit. Depuis plusieurs années, des embacles se superposent en châteaux de bois instables contre les piles du pont. Ils augurent de funestes et imprévisibles ruptures. La pointe de l'île d'Embraud redeviendra demain notre havre le plus juste.
3ème voyage de la toue Le Lion d'Or (photo jean-marc duroure)