Le Lion d'Or garé devant la Réserve d'Embraud, image peu habituelle
A l'abri de la cabane, à un moment de doute, où la grande toue ne veut plus revenir en rivière, mais ne veut pas non plus se poser sur la remorque prévue... Il pleut et il fait froid, c'est l'heure du remontant puissant !
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Arrivée devant le Veurdre
Comme l'ancienne marine en avait l'habitude, nous profitons de grandes eaux pour poser sur terre notre toue de 13 mètres qui doit frôler les 5 tonnes. Pour ce temps d'entretien, le bateau doit être transporté jusqu'à Embraud et nous avons sollicité l'aide de Vincent qui possède et maîtrise un matériel puissant.
De son côté, l'équipage des chavans se devait de remonter jusqu'au pont afin d'entrer dans le bras gauche qui baigne Le Veurdre, historiquement le bras batelier, aujourd'hui presque une forêt !
"Coue" vers l'aval, aux perches, la toue slalome entre les arbres à la recherche de passages vers le lieu d'extraction et la remorque immergée. Rien d'aisé, ni de la part des bateliers qui doivent gérer un puissant courant, ni de la part du conducteur d'engin qui doit juger des ses limites et contraintes.
Inventaire de l'état de la levée
Enfin le convoi s'ébranle, avant que quelques vibrations suspectes motivent un prompt arrêt. Le bateau trop lourd, trop large, touche les roues. A l'aide d'un fort cric de batteuse il faut recaler l'ensemble avec un peu plus de marge.
Un bateau sur des roues
Embraud : la manoeuvre finale aligne le grand bateau devant les portes de la Réserve d'Embraud. En ces heures humides à l'excès, le chantier à bateaux est inaccessible pour des charges aussi lourdes.
Arrivée du Lion d'Or à Embraud - Un merci spécial à Vincent et Alexis (photos frédéric berthet)
Rivière à la hausse - Echelle des crues du pont du Veurdre : + 1,75 m.
Nous veillons particulièrement le passage de l'onde de cet afflot à Châtel-de-Neuvre, car nous savons qu'en ce point il précède d'environ 15 heures la commune du Veurdre.
Rivière Allier à la hausse : + 0,91 m à l'échelle des crues du pont du Veurdre. Dore et Sioule en alerte. Stéphane et Manu prennent la décision de déplacer le train de bateaux vers l'anse de la rue de la Chaîne, le quartier batelier "hautes eaux". En effet, une dense ripisylve fait office de tampon face au courant puissant et ses alluvions abrasifs.
Cette montée des eaux conditionne nos activités et décisions : samedi le Lion d'Or sera extrait de la rivière et transporté jusqu'à Embraud pour maintenance. Plus le niveau est haut, moins la tâche est ardue...
Dans l'ordre : le Lion d'Or, le Bel Orléans, la Pénélope, la Gabrielle
Rivière à la hausse (échelle du Veurdre : + 0,76 m)
Voici les prémices d'une nouvelle tempête. La toue des chavans prend appui avec force sur le bord de l'île et l'on peut voir que la grosse ancre a cette nuit dérapé... Heureusement, une ancre d'appoint (à une seule patte) avait été ajoutée la veille.
A la veille de fermer le livre de l'année 2017, l'équipage des chavans, à l'aide de gaffes et de crocs, réduit plusieurs embâcles en Bieudre. L'opération n'est pas anecdotique car dans le cas d'une grande crue, le havre naturel et historique de cet affluent serait le secours de nos bachots, futreaux et toues. Jadis, il aurait été inimaginable de voir le lit mineur pareillement encombré par des arbres. L'économie afférente au fleuve régulait avec respect la végétation puissante de bordure. Sans aller si loin, dans les années 1990, le tour de l'île du Veurdre s'effectuait en bateau sans aucun souci, aujourd'hui c'est un rêve ! Si une crue centennale survenait, le bas-bourg du Veurdre paierait cher cet encombrement végétal du lit mineur.
Progression aux perches dans le bras gauche de l'île du Veurdre
En Bieudre (photo patrick peignelin)
A l'abri de la cabane, Philippe débouche un "flacon" de Quincy qui récompense les efforts du jour
Un bel horizon augurant une rivière "marchande" (photos et vidéo frédéric berthet)
Echelle des crues du Veurdre : + 0,52 m. L'ancre du Lion d'Or est levée à 14 heures pour une visite des eaux entre Allier, Nièvre et Cher. Il y a plus de 6 mois que ce grand bateau n'a pu naviguer aussi loin d'Embraud !
L'équipage goûte enfin cet air du large du centre...
Les talus instables des berges de la rive bourbonnaise
Passage entre les îles, refuge de bien des animaux
Ce soir, en l'église de Château, 7ème et dernier concert de la Fleur des Noëls. Avant cela, visite à nos futreaux, toues et bachots, car en ces ciels tourmentés le rythme est de 2 à 3 écopages hebdomadaires.
La rivière Allier retrouve des allures de saison et le train de bateaux chavans son quartier d'hiver
Profitant d'un afflot constant depuis mercredi, une incursion est tentée en Bieudre avec la toue Pénélope...
L'envie de voir apparaître le blanc calcaire des anciens quais de Château motive la petite équipe, mais le "travail" des castors aura raison de cette progression. Une dizaine d'arbres abattus coupent par le travers le chenal de l'affluent. Au retour, avant d'entrer en grande rivière, la ligne de partage des eaux est nettement visible, car la Bieudre montante, "roule" aujourd'hui les argiles rouges de Franchesse et Saint-Plaisir.
Une bonne partie des bateaux chavans en remorque de la toue Le Lion d'Or
Laissez passer les tempêtes... Ce soir, la rivière accélère enfin. Elle vient de faire un bond à la hausse de presque un mètre ! Cote échelle de crue du Veurdre : + 0,27 m. Oui, une cote positive !!
Pour se protéger des tourments remous de cet ancrage de basses eaux, il est temps de rejoindre l'abri de la queue de l'île aux Chèvres devant Embraud.
Tandis qu'une attentionnée internaute déclarait la semaine passée avec un peu de candeur "qu'il faudrait tout de même que la rivière refasse surface", Grand Fred répondait avec malice qu'il faudrait aussi qu'elle arrête de faire grève !!
l'Allier inquiétante (photo g aubague)
Enfin, toute la nuit dernière, la pluie attendue s'est fait entendre sur les toits. Au matin, rien de visible. A croire qu'une grande faille à la gueule béante, avale tout, plus bas, à quelques encablures d'Embraud.
Pourtant, les planchers des 9 bateaux présents flottent bien de l'eau du ciel ! Gros et Grand Fred, Philippe et Manu se répartissent de la plus juste façon, la tâche de mise à sec de ces nacelles.
Une petite heure plus tard, comme une récompense, ils s'embarquent pour un autre horizon, une autre lumière, pas loin. Plusieurs ciels sont croisés et survient alors ce goût de l'air frais et cinglant sur le visage, pour se dire que nous sommes en mer en plein bocage. Un voyage sur l'eau, comme un condensé de beau... et bien sûr pour voir si l'eau refait surface.
Des couleurs de saison mais toujours pas d'eaux "marchandes"
Il y a un an, presque jour pour jour, la rivière cotait + 1,30 m. Aujourd'hui, malgré un frémissement, l'échelle de crue du Veurdre plafonne à - 0,52 m !
Une équipe s'affaire à la destruction de l'enduit ciment de la Maison de la Batellerie, tandis qu'un binôme embarque sur la toue Pénélope à fin de reconnaissance d'une route hypothétique au milieu des sables...
De retour, il est confirmé que ces eaux ne peuvent toujours pas porter de grands bateaux.
Le train des Chavans demeure à l'attente retenue par l'ancre-mère du Lion