David, Gilles, Freu, Jacques, Manu (photo catherine paris)
Hors du Temps, le bateau éponyme du blog : le chantier de son sauvetage continue par la pose d'une planche de fond qui fait angle avec la planche de bordé. Un travail de coupes aux angles multiples réalisé par David et soutenu par l'équipage.
Grand Dom, David et Freu coupent et donnent la courbure à une planche de fond
La fin de cet été "impossible" semble enfin être perçue. Des chaleurs que nous pensions avoir eu raison de la vie du grand futreau chavan Hors du Temps. Il navigue depuis 22 ans et depuis 14 ans son port d'attache est Embraud. Chacun de nous dans le secret, n'attendait qu'une parole de compassion pour ce bateau d'aventures et ce fut cette fois Jean-Marc Duroure alias Freu pour rassembler nos forces vives plus ou moins compétentes et voir ce chantier de sauvetage débuter sous les grands frênes du domaine.
Ce jour voit la découpe des parties de bordé malades dans l'attente de belles pièces neuves et jointives.
Oui, ce 8 septembre est une belle journée, Sophie la batelière, est en phase de maîtrise du bâton ferré sur le futreau Tresse-Allier et un petit Abel (tout frais du jour) pourrait bien dans quelques années manoeuvrer aussi le bâton comme son cousin Jean-Baptiste, son père Thibaut et son grand-père Manu.
à l'ancre d'une jolie grêve, sur le détroit pont du Veurdre / Embraud
Il est probable que nous ayons atteint le niveau le plus bas de la rivière Allier pour l'année 2018, à savoir - 0,91 m à l'échelle des crues du pont du Veurdre. Cote étiage identique au centimètre près à celle du mois d'août 2017.
La rivière va donc remonter ! Pour l'heure, il arrive que nous marchions à côté de nos bateaux et ça peut être déprimant, mais rien de mieux en fait pour mémoriser les passages qui mériteront une attention particulière lors de nos prochains "voyages bateliers" du samedi matin.
En ce jour plus chaud que raisonnable, soit il faut sonner nos grandes musettes au profond des églises romanes, soit il faut partir en rivière.
Voilà la toue Pénélope, de retour comme un phénix, sur les flots paisibles du mois d'août. Mais attention, car voici apparaître les traces des traces, acérées par les ans et les courants chargés de limon et de sable. 360 pilots traversent en ce lieu la rivière Allier et rappellent l'existence d'un grand pont antique permettant le croisement de deux chariots. Un autre pont, plus vieux encore, sommeille sous les eaux 11 mois par an à l'aval du Veurdre cette fois, prouvant la situation de carrefour de voies romaines de la vieille cité.
A la descente, le bateau est conduit au bâton et nombre d'écueils doivent être évités comme suit : la technique de franchissement est ainsi et demeure toujours inquiétante pour le novice. A la vue du ou des obstacles, il convient jusqu'au dernier instant de laisser le bateau prendre le travers, augurant une fin malheureuse, mais l'impulsion finale d'alignement sauve le voyage. L'envie de mettre en ligne trop tôt, favorise à l'excès le travers que l'on ne peut empêcher mais au pire moment. On peut aussi quand on a le temps "baisser sur cul" mais on se sent moins vivant !
Un bateau à fond, c'est comme ça : sous les eaux mais flottant !
Fin du sauvetage de la toue Pénélope. Oui, il fallait du monde pour gagner ces précieux centimètres qui font que la rivière n'entre plus dans le bateau, puis écoper encore, longtemps !!
Merci à cette équipe motivée et qui, nullement, n'a jamais douté de la réussite.
Des bateaux, c'est fait pour flotter, mais ce soir, trois des nôtres sont à fond, ça arrive, faut pas y craindre !
Des pluies intenses, un bordé non jointif, du courant et c'est fait ! C'est l'Allier, qui de nous, ne l'est pas ce jour...
Stéphane et Manu durant presque trois heures vont tout donner pour qu'ils remontent. Avant la nuit deux retrouvent leur intégrité, mais pour la toue Pénélope rien n'y fait.
Sauvetage remis à samedi matin, avec une motivation fraîche et plus de monde...
Stéphane (le Sapeur) au secours de la Gabrielle (Pénélope en arrière-plan)
En cette fin d'après-midi de canicule, je procède à une reconnaissance des "routes" du samedi matin avec la toue Pénélope. Encore 16 précieux centimètres en moins.
Chaque passage est scruté à l'oeil et à la perche mais le verdict est là : fin des voyages de la grande toue jusqu'à de meilleures eaux, car déjà le blond des sables éclaircit les fonds.
18 H 30 : les rives nivernaises flashent au soleil descendant tandis que les rives bourbonnaises foncent sous les chênes de bordure
Retour Embraud à la voile.
La rivière "frise", c'est le signe d'une "remonte" au bon tempo...
Embarquement à bord de la toue Pénélope gréée, ici et maintenant !