Préparation de la matinée Batellerie pour les stagiaires qui ont choisi l'option Rivière Allier : nettoyage de la berge, écopage, accès aux bateaux et mécanique.
Gilles, Nelly, Jean-Marc, Manu et Abel, chacun dans ses possibilités oeuvre à la persistance de bateaux sur l'Allier... Pas si simple !
Dimanche
Nous accueillons cette année onze stagiaires, encore une fois venus de tous horizons (Puy-de-Dôme, Meurthe-et-Moselle, Haute-Saône, Rhône, Cher, Seine-et-Marne, Allier, Allemagne et Angleterre). On a tous envie que tout soit beau et que ça se passe bien !
En effet, il n'y a rien d'anodin à conduire en bateau du public sur cette rivière vivante. Nous devons être prêts et elle doit nous accorder la possibilité de naviguer...
Temps doux et nuageux, offrant par instant des éclats de lumière. Ci-dessous quelques photos de cette ambiance batelière du dimanche matin aux couleurs d'octobre.
Présentation de la rivière et des bateaux chavans rue de la Chaîne
L'ancre est jetée au bec de Bieudre, c'est le temps de l'histoire batelière du Veurdre et Château-sur-Allier (témoignages, traces, graffiti)
Le Lion d'Or fait planche à l'île Mauboux : petit feu, pompe-aux-grattons, flacons de Riousse et chanson
Dans l'après-midi, retour de la pluie, Gilles, Nelly et Jean-Marc profitent de cet instant entre-deux pour un grand rangement au hangar à bateaux et chasser l'inutile...
Échelle des crues du pont du Veurdre : - 0,14 m. La rivière est à la hausse, doucement mais semble-t-il sûrement !
Ce jour, en prévision du 18ème Stage d'Embraud, nous nous embarquons pour l'île du Ponsut où nous avons l'espoir, si les eaux sont marchandes, de transporter nos stagiaires fin de semaine.
Débroussaillage pour la pose de la planche et accès à l'île et préparation d'un petit feu réconfortant...
Rendez-vous est donné dimanche prochain 13 octobre...
Le Bec de Bieudre puis la grande rivière
L'île du Ponsut (photos nelly perret)
Midi : partage du manger et du boire
Abel prend de plus en plus conscience des tâches qu'obligent ces vieux bateaux et aussi le désespoir que certains occasionnent...
La rivière connait probablement son étiage le plus sévère de l'année, en même temps les pompages dans la nappe et dans la rivière sont également sévères !
Pourtant, il est fréquent qu'en ces périodes léthargiques batelières nous soyons amenés à des opérations d'urgence nécessitant un appel à la communauté chavan... C'est encore le cas aujourd'hui. Le Lion, à fond depuis une semaine, attend notre aide... Il aura fallu moins d'une demi-heure, sans pompe ni moteur, pour que reflotte ce grand bateau de 13 mètres frôlant les 5 tonnes !
Échelle des crue du pont du Veurdre : - 0,33 m (niveau tout à fait correct pour cette fin de juillet).
Remise à l'eau dans l'urgence avec ces grandes chaleurs et la fête des Chavans qui s'annonce des futreaux Bel Orléans après goudronnage et Hors du Temps (28 ans) après de nombreux palâtres de sauvetage...
Hier jeudi, après le travail, visite des bateaux rue de la Chaîne. Temps calme et doux, rivière tranquille... À part le rossignol du lieu, silence. La vision qui m'est alors offerte contraste violemment avec ce dressage de tableau... Rappelant qu'en rivière, tout est paisible et tranquille jusqu'à l'instant de la catastrophe. La toue Pénélope n'est pas ce soir l'atout attendu ! Flottant entre deux eaux, comme il lui arrive quelques fois, elle est cette fois en appui contre les bordés du Lion d'Or ce qui ne peut durer... Avec peine, je réussis à mettre l'ancre à bord espérant qu'elle glissera tranquillement de tout son poids à l'arrière du train. Il n'en est rien, le courant latéral l'obligeant irrémédiablement à couler sous la toue cabanée...
Planchers, bouées et outillages divers partent à vau-l'eau. Il y a plus grave mais ça énerve qu'en même !
Jean-Marc et Philippe appelés à l'aide, nous tentons de dégager et conduire en pleine rivière le Lion d'Or et la Pénélope fichée dessous espérant qu'avec la profondeur gagnée, cet accouplement non désiré puisse s'achever.
Il n'en sera rien ! Ce fol équipage va stopper sa course sur un banc de sable et nous attendrons après une séance d'efforts inutiles l'arrivée de Nelly avec un bachot.
Vendredi matin, un appel aux bonnes volontés des chavans est lancé par Frédéric. RDV 14 heures. Descendant le sentier de la vigne d'Embraud à l'heure dite, c'est une équipe non aguerrie à la batellerie qui répond présente mais non dépourvue de motivation. C'est quoi le plan Manu ? Pas de plan ! On embarque et on tente tout. La rivière est à la baisse, le banc de sable est maintenant bien visible, il faut faire vite. La scène demeure improbable et sans solution. Après une heure d'efforts et d'essais multiples et dans toutes les directions, alors que beaucoup d'entre nous n'y croyaient plus, la libération des deux bateaux a lieu. Je remercie Patrick pour cet inattendu prêt de moteur et bien sûr cette équipe de choc, à la veille d'un beau mariage à Embraud, affairée à cette préparation, qui n'a pas hésité un instant pour tout tenter. Le Lion est sauf.
Manu
Pour ce nouveau voyage, nous avons l'honneur de "faire entrer en bateau" toute la famille des "sauveurs" du si singulier château de Meauce. Petite forteresse totalement ronde de forme construite sur un éperon rocheux et dominant la rivière Allier sur la rive opposée du bien connu château d'Apremont. Une anecdote nous revient en mémoire : iI y a presque dix ans, alors que nous terminions un voyage batelier pour le reportage des Racines et des Ailes consacré à cette rivière, le grand reporter posait cette question attendant la réponse qui convenait au script : "est-ce une grande émotion pour vous de garer vos bateaux au pied de ce magnifique château d'Apremont" ? Et de répondre, "la véritable émotion pour nous, c'est à l'instant de croiser les ruines romantiques et inquiétantes de Meauce"... Château qui semblait en ces heures perdu à jamais mais dont les murs transpiraient tellement de son histoire !