Installation sur le grand futreau éponyme du blog, de la piautre réalisée cette hiver par David. Cet organe de direction souffre beaucoup en navigation et outre les écueils en rivière divers, il "laboure" fréquemment les fonds de sable. Je ne saurais dire depuis bientôt 20 ans combien de piautres se sont succédées sur ce bateau, pas moins de quatre c'est sûr... Le billon de piautre provient de la forêt Champroux à Pouzy-Mésangy, un don de Pierre Monnier que nous remercions chaleureusement.
C'est le jour des Brandons, ce soir nous sauterons le feu... L'énorme tas de "rapaces" est prêt. En attendant, Jean-Baptiste et Thibaut, nos charpentiers de métier, sont à l'oeuvre pour fabriquer le plus énorme chantier à bateau de l'Allier qui soit...
En effet, tout prochainement avec le Printemps, le grand Lion d'Or quittera la rivière pour une maintenance générale avec, nous l'espérons, le renouvellement de son titre de navigation l'habilitant à transporter des passagers.
Prémices de réarmement de futreau Hors du Temps. Cet hiver, David à confectionné une nouvelle piautre (gouvernail). Elle est aujourd'hui généreusement enduite de deux couches d'huile de lin et d'essence de térébenthine.
Il est toujours pénible de voir un bateau "à fond", encore plus lorsqu'il vous appartient. Comme chez le genre humain, la dépression peut guetter et l'envie de flotter (vivre) n'est plus là !
Heureusement, cette extrémité rendue date du mois de décembre dernier, la honte derrière nous, l'équipe qui n'a pas craint l'eau glacée a remis à flot cette toue d'exploration.
Mais c'est une fragile convalescence et la nacelle de bois est au bout de sa vie. Elle n'est plus à fond mais l'eau de la rivière y entre encore doucement, tout le temps... Même le petit Abel semble désemparé, malgré la fascination de voir l'efficacité de la petite pompe électrique reliée à quelques tuyaux bout à bout de machine à laver.
Alors, il est des joies simples, comme un matin où le suintement pernicieux semble ralentir et le vieux moteur, démarrer enfin ! Sans prendre le temps de repositionner le plancher, l'ancre à peine remontée, nous filons droit devant avec la joie enfantine de contrer le courant de la rivière sauvage. Peut-être irons-nous jusqu'à la Pointe du Sénateur, ultime bout de terre de l'île du Veurdre...
Comme un samedi immuable, les chavans se retrouvent à midi pour partager paniers et bonnes bouteilles et si cette fin de semaine est immuable elle est aujourd'hui particulière car le patriarche Jacques PARIS à 88 ans. L'émotion est perceptible, même si le baba au rhum de Cécile y est pour beaucoup !
Dans l'après-midi, sans concertation aucune, l'appel de la rivière conduit Philippe et Manu vers les basses terres de Mauboux face à la maison forte du Ponsut. Le ciel est bas, l'air est vif, un silence anormal pèse sur les rives et dans les "verdiaux". Sangliers et castors sont tout autour de nous, ils patientent jusqu'à notre réembarquement, quelques fins bois flottés en mains. Au retour, nous testons un bras de rivière non communément emprunté.
Visite de la flotte Chavan. Tous les bateaux sont alourdis de neige et pour le Lion d'Or cela représente plusieurs centaines de kilos qu'il est prudent de débarasser sans délai. Le risque : une ligne de flottaison inhabituelle et une voie d'eau possible...
Sur l'initiative conjointe du Centre Social Rural et du Collège de Lurcy-Lévis, les élèves, délégués de classe, sont venus découvrir une expérience citoyenne, celle du bénévolat au service du patrimoine historique et plus précisément de la batellerie d'Allier.
Après un accueil par Manu dans la grande salle commune d'Embraud et une présentation de l'association et ses activités très diverses, les collégiens sont conduits au bord de la rivière pour découvrir in situ les bateaux. Un succint résumé des pratiques et savoirs de ce monde fluvial ancien engage un "question-réponse" très sympathique.
Passage des grues au-dessus d'Embraud, filant plein sud, lorsqu'elles ne semblent pas perdues... Cela fait des jours et des jours qu'elles tournent dans le ciel d'hiver du Nord Bourbonnais, semblant douter cette année de la bonne route...