Arrivée la veille, jeudi à midi, l'équipage des Chavans retrouve ses bateaux sur le duit qui fait face aux quais du Châtelet et de Fort Alleaume. D'abord il faut se quérir d'une âme charitable pour passer la Loire, "désarmés" que nous sommes en cet instant ! Rénald, boucle à l'oreille et roi de la godille, accepte avec grande gentillesse de nous traverser. Fabrice, pilote du gabarot Le Gamin a pris soins de nos futreaux en notre absence.
Nous essayons d'oublier la déconvenue de voir le bras rive mar, habituellement sec à cette époque, sous les eaux... Le camp Chavan sera installé, presque invisible, au sommet du duit immédiatement à l'aval du pont Thinat.
Avec grande joie, nous retrouvons dans la foule nos compagnons de rivière que sont Patrick Unterstock et Pierre Fédy, les bateliers du Ried, bourdeurs comme nous, "étrangers" de Loire aussi ! Les bateliers de Jargeau sont là, avec une équipe prête à en découdre... Nous nous rappelons qu'il y a quelques années, ils ont rapporté en leur pays un magnifique coffre de marinier, premier prix d'une course de bourde à Embraud... L'accès au quai est presque impossible, tant la flotte présente est dense. Jean Marchal (Decize) et ses fils font place et nous accueillent à l'ombre de leur grande toue. C'est chaud, dans l'imbroglio des mâtures, étais, verdons et haubans environnants, nous nous faufilons.
L'après-midi, le vent souffle à l'ouest, stable. Deux remontées sont rapidement effectuées avec La Gabrielle puis avec Hors du Temps.
Bel Orléans et Louise, non gréés, seront réservés aux courses quotidiennes d'avirons et de bourde. Pour l'heure, les Chavans bateliers présents paufinent le tempo au beau milieu de ce rassemblement hors normes.