16 février 2013 : Les Brandons
15 heures : jour de fête à Embraud.
Au pied de l'esplanade
les bateaux sont sages,
en haut, les humains chavans
de tout âge
du feu "solsistique"
assurent l'allumage...
15 heures : jour de fête à Embraud.
Au pied de l'esplanade
les bateaux sont sages,
en haut, les humains chavans
de tout âge
du feu "solsistique"
assurent l'allumage...
Outre la finalisation de notre grand tas de "rapaces" qui brûlera Carmentraud samedi prochain, l'équipe batellerie presque au complet termine la matinée par le calage latéral de la toue Pénélope, en attente du noir protecteur.
Va-d'Bon-Coeur la Charpente désarme son Hirondelle qui méritera, elle aussi, quelques soins prochains.
Thomas parachève sa voile au tiers, ici la confection de l'erseau d'un oeillet d'angle.
Il y a juste un an, nous marchions sur la glace. Aujourd'hui, sous les giboulées et la pluie, un bac aller-retour pour Fred devant Embraud.
La semaine passée nous a apporté des nouvelles de notre maître-charpentier en bateaux Guy Brémard, de St-Germain-sur-Vienne. Maintenant en retraite, sa nouvelle vie ne l'a pas éloigné de la rivière. Il nous assure, si jamais nous parvenons à conduire nos nacelles jusqu'en Anjou, de sa visite amicale.
Voici les premières nouvelles de la construction de la grande toue commandée au chantier du Bec d'Allier. Jean-Marc Benoît, plus connu sur les rivières sous le nom de Bibi a débuté son ouvrage : je viens de découper la sole. Elle toise au plus large 248 laissant espérer une ouverture en gueule de 360 (en haut de bordé), dimensions plus qu'honorables pour accueillir la future cabane. Il pense plier la levée dès la fin de cette semaine.
Février se réveille en excès de vent et de pluies furieuses. Les fossés "dégueulent" et la terre ne peut rien boire de plus !
Jeter l'eau moins de deux fois la semaine n'est guère possible.
Il faut veiller les arbres de bordure qui menaçent d'emporter dans la rivière les talus et quelque mâture.
Sur ses ancres, la flotte des futreaux chavans encaisse les coups de colère du temps. Elle patiente sagement sur un contre de cul de grève. Sous le vent de galarne, tournant à bise, les chaînes sont molles et les levées des bateaux semblent vouloir changer d'élément !
A l'occasion des Brandons, le 16 février prochain, nous continuons dans notre entreprise de faire le tour du domaine. Après les bouchures, vient le moment de l'élagage de nos arbres de limites. Garçons et filles de la semaine passée, bien équipés, se sont retrouvés tôt ce matin. Ce bois est précieux, il ira dans nos cheminées ou peut-être le four.
La Pénélope, qui ne fera pas partie du grand voyage, ne doit pas pour autant rester sur le chantier trop longtemps. On s'active pour qu'elle retrouve la rivière au plus vite. Samedi prochain, nous devrons la caler sur champ et goudronner généreusement sa sole.
Trouvée dans les collections de Gallica, cette magnifique vue de Candes-Saint-Martin en 1699, à la fois naïve et précise. A gauche, la fin des eaux de la Vienne, à droite la fontaine qui sépare la Touraine de l'Anjou.
Les Brandons approchent à grands pas. Par ce matin de petite gelée, la coterie des bateliers chavans s'est faite paysanne et élague les arbres et bouchures du domaine.
Anticipant la baisse des eaux, le Tresse-Allier avait été ancré au-dessus d'une grève. Il est maintenant en cale sèche.
En attente de soins, il est débarrassé de sa glace et calé pour ne point souffrir.
Ci-contre la flotte qui partira pour Candes-Saint-Martin le 22 avril prochain :
les futreaux Hors du Temps, Bel Orléans, La Gabrielle et le batelet Louise.
Alors que nous nous apprêtons à rammener ces bateaux vers leur lieu de naissance, au Bec de Vienne, ils devront faire honneur face à leur père Guy Brémard, que nous espérons tous à la fin du voyage...
En fin de matinée, nous recevons la visite de Christian Blondet (équipage du charabia). Il vient discuter du pour et du contre de l'usage de la piautre, en lieu et place d'un simple aviron de gouverne.
La grande différence, outre l'allure et son rôle de dérive, la piautre permet de garder un cap, donnant quelques précieux instants au pilote pour se déplacer à l'intérieur du bateau et vaquer à d'autres obligations de manoeuvre.
Entre deux coutures sur sa voile au tiers, contre le courant qui sépare les deux îles, Thomas et Les Remontées, goûte le plaisir d'avironner un bateau construit de ses mains.
Manu et Fred terminent la première couche de lin / térébenthine de la coque intérieure de la toue Pénélope, notre bateau de travail.
Détail d'un oeillet de la voile au tiers des Remontées, confectionnée dans la tradition par Thomas et Trudi.
En ce matin glacial et pour une raison qui reste à confirmer, nous découvrons le Tresse-Allier coulé au pied de l'échelle de la rue de la Chaîne. Le seul moyen de le tirer de là : écoper plus vite que la rivière n'entre.
Les chutes de neige et de verglas alourdissent les bateaux. La grosse ancre du Hors du Temps doit être relevée et rejetée chaque semaine, au risque de ne plus pouvoir la remonter. Le sable qui court sur le fond recouvre inéxorablement les chaînes, grappins et commandes. La rivière demande de vivre au plus près d'elle, elle impose l'anticipation mais rejette l'impatience. Elle demande vigueur et entêtement pour offir l'instant de ravissement... qui ne tardera pas.
Dans l'attente d'identifier sa voie d'eau, le Tresse-Allier est halé jusqu'à l'îlot des chavans pour le mettre à l'abri du courant. Ci-dessous le clip d'ambiance des brumes de janvier...
La pluie et les vents impétueux de la semaine obligent à vider les bateaux, qu'ils soient sur l'eau, sur terre ou à l'abri de notre chantier !
L'occasion de découvrir un détail romantique
du nez du Marinallier jusque là passé inaperçu.
Grand Dom s'est décidé à faire une bourde à sa mesure...
Fred, Dom et Daniëlle travaillent sur les futurs avirons du Bel Orléans.
L'année nouvelle s'éveille par la répétition d'instants, d'obligations et d'astreintes, mais nullement de corvées. Bien sûr les bateaux sont à écoper, les chaînes d'ancres à rallonger ou raccourcir, une toue est sur le chantier et les mains sont rouges. Mais la nouvelle équipe qui prend corps aime se retrouver sur le bord de cette rivière qui n'est jamais la même d'une semaine à l'autre. Elle aussi dans sa répétition millénaire a la faculté de surprendre, d'inquiéter mais certains matins d'inviter à l'aventure.
Chacun souhaite s'affranchir de la tâche au plus vite et manoeuvrer aux avirons ou à la bourde, peut-être un aller-retour à l'île.
Il faut parfaire sa technique et sa lecture des eaux, car en ce début d'année la revue de nos nacelles et de notre savoir-faire prend toute sa raison par le voyage qui se dessine...
Du matin, quelques-uns de la marine s'étaient donnés rendez-vous sur l'esplanade du domaine pour élaguer le grand saule de la mare. Les perches constitueront la base du grand feu des Brandons le 16 février prochain...
Cécile, comme Danielle se prépare au voyage d'avril prochain. Aujourd'hui, un aller-retour seule aux avirons, entre la rive bourbonnaise et l'île qui fait face à Embraud. La rivière est marchande, il faut gérer courants et contre-courants.
Pour finir l'année de belle façon, Freu et Manu ont passé la nuit dernière sur une île entre le Veurdre et Port Barreau. Un campement rustique monté sous la bruine, avant que la pleine lune éblouisse le val. Prochainement nos meilleures photos et le petit film de ces quelques heures insulaires passées sous les étoiles.